Comme je l’avais promis ici, j’ai décidé, cette année, de mettre en avant mon jardin. Tout au long de l’année, je vous parlerai de tous les travaux que j’y réalise : mes semis, mes plantations, mes récoltes, les problèmes que j’y rencontre et de mes trucs et astuces pour jardiner de manière écologique…
En ce mois de janvier, Natasha du blog Echos Verts lance sa nouvelle saison des éco-défis et le premier a pour thème le potager sur balcon. J’ai donc prévu un certain nombre d’articles sur ce thème pour les semaines à venir.
Avant de me précipiter dans mon jardin avec pelle, pioche, arrosoir et paquets de graines sous le bras pour une nouvelle saison de culture, je m’installe bien sagement à mon bureau, pour faire le point. Je réfléchis aux légumes que je veux voir pousser dans mon jardin, je fais le tri dans mes paquets de graines, je feuillette mon cahier de jardin et je trace sur papier un plan pour mes futures plantations. Mais tout d’abord, où se procurer des graines?
Où, comment, pourquoi acheter des graines bio?
Après avoir acheté mes graines dans les grandes surfaces et les jardineries, j’ai décidé de me tourner vers des semenciers bio. Je ne vais pas détailler dans cet article les problèmes liés aux graines OGM, hybrides et non bio, j’y reviendrai plus tard. Mais j’ai retrouvé dans les semences paysannes une biodiversité riche qu’il faut avant tout préserver. Avec ces graines, vous retrouverez des fruits et des légumes goûteux, de meilleur qualité pour la santé ainsi que des plantes plus rustiques et moins sensibles aux maladies. Il est gratifiant de cultiver dans son jardin des carottes blanches, rouges ou jaunes, des haricots violets, des radis ronds de multiples couleurs ou une grande variété de tomates. De plus, en optant pour ces graines non hybrides et non OGM, vous pourrez faire vos propres semences. Enfin, les graines sont souvent vendues dans des paquets plus petits qui conviennent mieux aux espaces restreints. Autrement pensez au troc et à l’échange. Et maintenant, une petite sélection des semenciers bio.
Kokopelli : C’est une association militante dans le domaine des semences libres de droit, reproductibles et bio. Vous aurez accès à un catalogue de plus de 1700 variétés de graines potagères, aromatiques ou ornementales. Tous les paquets sont vendus à 3,40€ (un peu moins si vous adhérez à l’association). Le catalogue est disponible sur internet et la commande se fait par courrier. Vous pouvez également retrouver les graines Kokopelli chez quelques revendeurs. Vous disposez d’un calendrier de semis (sur le site) mais qui n’est pas rappelé dans le descriptif de chaque plante. C’est parfois compliqué pour un débutant-e.
J’ai néanmoins sélectionné quelques variétés de radis qui me semble intéressantes : le radis Hélios/Petit Radis Jaune Hâtif pour sa croissance rapide, le radis Purple Plum qui résiste aux gelées légères, et le radis Rudi car sa racine ne creuse pas. Ces radis sont cultivables en pot dès février – mars.
Le biau germe : Semencier du sud-ouest de la France. Toutes les semences sont bios, non hybrides F1, non OGM et de variétés anciennes. L’année dernière, j’ai commandé une partie des mes graines via cette entreprise. C’est le semencier le moins cher de tous ceux que je présente ici. Les commandes se font uniquement sur internet car je ne crois pas qu’il existe de revendeurs. Pour chaque graine, vous avez accès à un descriptif de la variété et du mode de culture. C’est le site idéal pour les débutant-e-s.
Les carottes m’ont fait de l’œil. L’année dernière, j’ai cultivé les carottes blanches de Küttigen et les carottes rouges sang violette et j’en suis très satisfaite. Vous pouvez cultiver ces carottes en bac à condition d’avoir une profondeur minimum de 25 cm. Autrement vous pouvez essayer la carotte Marché de Paris car sa racine est ronde.
Germinance : Entreprise basée en Anjou, elle produit des semences biologiques ou en en biodynamie (non végane). Elle refuse les semences hybrides et OGM. Vous pouvez commander par internet mais aussi acheter en boutique. La liste des points de vente est disponible ici. Pour chaque type de plantes, vous retrouverez la période de semis et de récolte, la durée de levée des graines ainsi que quelques infos supplémentaires. Les graines sont disponibles dans une large gamme de conditionnement.
Depuis quelques années, je cultive les laitues à couper. Ce sont des laitues qui ne forment pas de pomme. Vous pouvez les semer en place dès le mois de mars dans des conditions abritées et presque toute l’année en sélectionnant les variétés. Pour récolter, il suffit de couper les feuilles avec une paire de ciseau à 5 cm du sol. Pensez après chaque récolte à arroser le plant pour favoriser la repousse. En général, je peux avoir de la salade 2 à 3 fois selon la saison. La salade à couper est idéale pour la culture en pot.
Graines del païs : Cette entreprise est toute jeune car elle a vu le jour en 2005. Elle commercialise des graines bio et non hybrides via son site internet et un réseau de points de vente. La gamme de prix est la même que Germinance. Pour chaque variété de végétaux, la fiche de culture est très détaillée et les graines sont vendues en petits conditionnement. Idéal pour les débutant-e-s et les petites surfaces.
Chez Graines del païs, j’ai découvert un basilic citron cultivable en pot et en jardinière. Le basilic est une plante qui aime la chaleur mais pas forcément le soleil direct. Pour le semer, vous avez deux possibilités : dès fin mars, en intérieur puis vous le repiquez en pleine terre ou directement dans votre jardinière en mai quand tout risque de gelées est exclue.
Semailles : Semencier belge. Vous trouverez dans leur catalogue plus de 600 variétés de graines reproductibles, anciennes et rustiques. Vous pouvez commander par internet (attention aux conditions de vente en France) ou acheter dans des points de ventes essentiellement en Belgique ou dans le Nord de la France. Les fiches de cultures sont très détaillées et notamment vous saurez si la plante et cultivable en pot ou non. Ce site est plus commercial que les précédents car vous trouvez également des produits annexes comme du matériel, des purins et des composts… Semailles est une entreprise belge donc un certain nombre de graines sont spécifiques au climat belge et du nord de la France.
La Ferme de Sainte Marthe : C’est la jardinerie sur internet. Cette société commercialise des graines bio, non traités mais aussi conventionnelles. Sur leur site, je n’ai pas vu de mention concernant les graines hybrides F1. Vous trouverez des plantes originales, des variétés maintenues. Les graines sont les plus chères de toute ma sélection. L’année dernière, je me suis laissée tenter par les haricots violets et des radis ronds en mélange. Vous trouverez aussi des produits pour le jardin et la maison.
La semence bio : Ce semencier vous propose une gamme de graines bios, des outils et des contenants notamment pour les potagers sur balcon et une sélection de livres pour débuter en jardinage. Si le catalogue des graines n’est pas très étoffé, il a l’immense avantage de contenir les principales variétés de légumes, d’aromatiques et de fleurs. Les novices ne seront pas perdus. La semence bio fournit aussi de nombreux conseils de culture pour chaque plante très utile pour l’apprenti.e jardinier.nière . J’ai retenu sa sélection de haricots, pois et fèves pour sa diversité. Faites votre choix entre les haricots verts, beurre ou violet, nain ou grimpant ou les haricots à écosser rouges.
Comment conserver ces graines?
Il est rare qu’on utilise toutes les graines du sachet lors d’une saison. Pour une conservation optimale des graines, entreposez-les dans une boite en carton dans un endroit sain, sec et à l’abri de la lumière. En général, les graines se conservent 3 à 4 ans voire beaucoup plus pour certaines variétés. A noter que les graines de panais ne se conservent qu’un an ou deux au maximum.
Acheter des plants
Vous pouvez trouver dans les foires aux plantes, sur le marché auprès de votre maraîcher ou dans les jardineries, des plants bio de tomates, aubergines, poivrons, melons, concombres, choux, salades, poireaux ou de plantes aromatiques tel que le thym, le romarin, la menthe … L’obtention de ces végétaux à partir de la graine est parfois longue et compliquée.
Maintenant que l’on sait comment acheter ses graines, je vous proposerai bientôt un article sur la préparation du potager.
Ton article est très inspirant et bien construit ! J’ai hâte de vivre dans un endroit pour faire pousser quelques plantes, en ce moment je n’ai que quelques appuis de fenêtre pas très bien exposé, et pas de place ailleurs. Mon mal est à prendre en patience.
Merci pour ta participation à l’éco-défi, il sera sûrement très enrichissant 🙂
Et j’adore les photos enneigées qui illustrent désormais ton blog, c’est très beau!
Merci Emilie. J’espère que tu trouveras bientôt ton petit coin de verdure. Les photos ont été prises lors d’un Noël très froid il y a quelques années et c’est de la glace ;-). Ce sont des conditions que je ne retrouve pas cette année et ce n’est pas idéal pour le jardin.
Je renouvelle chaque année mon stock de graines de Sauvages pour compléter les récoltes de l’année… C’est aussi l’occasion de programmer de futurs découvertes! Le colis de cette année:
https://twitter.com/SauvagesPoitou/status/681021587093622784
Kokopelli et la Ferme de Sainte Marthe proposent des catalogues intéressants. Il m’arrive aussi d’aller piocher chez http://www.babygraines.com/ (une petite entreprise artisanale, moins intéressante pour les légumes que les précédents, mais un catalogue très réjouissant pour les fleurs). Merci pour les autres références citées dans l’article, je ne connaissais pas 😉
Je ne connaissais pas babygraines. Je vais y jeter un coup d’œil surtout que j’aime beaucoup les fleurs.
Ton article est vraiment super ! J’y ai appris tout plein de choses 🙂 Merci beaucoup pour le temps que tu y as consacré. Il me sera très utile et je pense que nous serons nombreux/nombreuses à nous y référer pour nos futurs achats de graines !
Merci à toi de m’avoir associée à ton éco-défi 🙂
Pour les graines, nous avons acheté sur Graine del Païs et Pensez sauvage (qui est une association) . Le reste est troqué via grainesdetroc 🙂
Je ne connais pas l’association Pensez sauvage mais leur catalogue a l’air très intéressant. Je ne troque pas encore mes graines mais peut-être dans l’avenir. 🙂
bonjour, euh, il nous reste du boulot !
Pour le moment, on se fait aider et avons choisi la Box à Planter pour se laisser guider dans le choix des graines pour bien débuter.
Merci pour toutes ces adresses, nous aurions une préférence pour kokopelli que nous avions croisé par ailleurs sur le salon Marjolaine
La Box à Planter est une super idée pour débuter son potager et Kokopelli fait beaucoup pour la biodiversité. 🙂
Très intéressant pour les débutants !
Par contre je tique sur le fait que les graines en biodynamie ne soient pas « véganes ». C’est la même chose en bio, les engrais de synthèse y étant interdits ceux utilisés proviennent en grande partie d’excréments d’animaux d’élevage. Être « végane » n’est tout simplement pas possible tant que l’on existe. D’ailleurs le mot original anglais signifie simplement végétalien. Mais les français en veulent toujours plus, dommage que ça amène de la confusion chez les novices qui sont bien vite découragés.
Bonne continuation dans votre jardin 🙂
Merci pour votre réflexion.
La biodynamie n’est pas végane, selon moi, car elle utilise des préparations comme la bouse de corne. Et comme cela est spécifié dans leurs méthodes, je l’ai précisé. Pour les autres producteurs, je ne peux pas vérifier, un à un, s’ils utilisent ou non des produits d’origine animale donc je ne l’ai pas indiqué dans mon article seulement par manque d’informations. Je tiens à préciser qu’il existe une agriculture végane.
Le mot végane signifie plus qu’un régime végétalien puisqu’un-e végane refuse les produits qui sont issus de l’exploitation des animaux. Être végane est difficile mais si les convictions sont profondes, je ne pense pas que les novices soient découragés.
Je souhaitais simplement dire que végane en français n’a pas tellement de sens car en achetant n’importe quoi on donne de l’argent à quelqu’un. Si ce quelqu’un n’est pas lui même « végane » on favorise donc l’exploitation animale non ?
J’ai étudié l’agriculture et en bio malheureusement les engrais utilisés proviennent d’excréments d’animaux d’élevage, donc à moins d’acheter ses graines à un papi du coin qui n’utilise aucun engrais dans son potager bio, ben les graines bios ne sont pas plus véganes que celles en biodynamie, même si on utilise de la corne ou du sang (d’animaux sauvages très souvent). Il faut faire des choix c’est certain. Je déplore que la biodynamie ait l’air négative à cause du commentaire « non végane » alors que l’agriculture bio n’est pas végane non plus.
De mon point de vue dire « je suis végane » n’a pas de sens, dire « je suis contre l’exploitation animale et je fais de mon mieux pour la limiter » est déjà plus clair.