Enfant, j’ai découvert le jardinage traditionnel : bêchage du potager et terre à nu pendant l’hiver, engrais chimiques, herbicides pour tuer les mauvaises herbes, insecticides et fongicides pour lutter contre les insectes et les champignons, utilisation de semences hybrides… Puis quand j’ai commencé à faire mon propre potager, j’ai réalisé que ces méthodes ne me correspondaient pas. En effet, elles sont très énergivores en temps et en énergie. Elles sont aussi nocives pour l’être humain et l’environnement. Mais surtout elles ne correspondent pas à mon esthétique du jardin. Je préfère les herbes folles aux rangs de salades et de poireaux bien alignés. Pour certains, mon jardin n’est pas entretenu alors que c’est tout le contraire. Je vous raconte ce que je ne fais plus au jardin ce qui pas permis de me libérer du temps.
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Je n’utilise plus de produits chimiques de synthèse :
J’ai banni les pesticides et les engrais chimiques. Je leur préfère les méthodes naturelles comme l’utilisation du compost ou des purins de plantes. Habitant en ville, je ne suis pas encore autosuffisante et j’achète toujours des engrais organiques ou des purins dans le commerce. En effet, après des dizaines d’années de culture intensive à base d’engrais chimiques, mon sol était mort et j’essaie depuis de reconstituer un sol vivant. De plus, je soupçonne qu’il contient également des traces de pesticides interdits depuis des décennies.
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Je ne retourne plus la terre :
Quelle galère de bécher mon jardin à la fin de l’hiver. Non seulement j’avais mal au dos au bout d’une après-midi mais en plus c’est totalement inutile. Cela perturbe la vie du sol et ne l’améliore en rien. Pour éviter cette corvée, je couvre mon sol avant l’hiver et dans l’idéal j’essaie de maintenir cette couverture toute l’année. Pour cela, j’utilise des engrais verts ou du paillage que je récupère ici et là (tonte de pelouse non traitée, foin, paille, feuilles, déchets de taille de haie, compostage de surface ou carton d’emballage sans scotch et avec le moins possible d’encre). Même en ville, il est possible dé récupérer beaucoup de végétaux utiles au paillage. Si vous n’arrivez pas à trouver du paillage, vous pouvez en acheter dans les jardineries (lin, miscanthus, chanvre, pin, copeaux de bois…).
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Je tonds avec modération et je préfère une pelouse sauvage :
Comme je n’aime pas bêcher, je n’aime pas non plus tondre. Au printemps, vous ne me verrez pas passer la tondeuse une fois par semaine mais plutôt une fois par mois. Je laisse une grande partie de ma pelouse en jachère. Elle pousse tranquillement puis je la fauche en automne et me sert de ce foin comme paillage. Seuls les endroits de passage sont entretenus régulièrement et je me sers des tontes pour pailler le potager. Et si l’herbe devient trop haute et que je n’ai pas besoin de paillage? Je tonds et je laisse l’herbe coupée sur place.
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J’arrête d’emmener mes déchets verts à la déchetterie :
Les seuls déchets verts que j’emmène à la déchetterie, ce sont ceux que je ne peux pas composter ou réutiliser au jardin et c’est très très rare. D’ailleurs, emmener ses déchets verts en déchetterie est un truc de citadins. Ayant grandi à la campagne, j’ai été surprise en voyant autant de gens aller à la déchetterie avec leurs sacs poubelle. Je pense qu’il est possible de gérer la plus grande partie de ces déchets verts sur place même dans des petits jardins de ville. Par exemple, paillez vos massifs de fleurs et le pied de vos haies.
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Je limite les outils bruyants :
Aujourd’hui, je ne possède qu’une tondeuse électrique te je vais bientôt acquérir un broyeur à végétaux. Je suis très sensible au bruit et multiplier les outils bruyants est pour moi impensable. C’est aussi pour cette raison que je limite les tontes de ma pelouse. Au printemps, il m’arrive de ne pas sortir de chez moi pendant plusieurs jours car tous mes voisins se mettent à tondre toutes les semaines! Opter pour une haie vive permet de ne pas acheter de taille-haie. Je n’ai pas non plus de nettoyeur haute-pression. Quand mon balcon ou ma terrasse est vraiment sale, je prends un balai brosse et un seau d’eau et je brosse!
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Je ne brûle pas mes déchets verts :
Brûler ses déchets verts est interdit à Poitiers et je pense un peu partout en France. Outre la pollution qu’elle génère et qui m’oblige à m’enfermer chez moi, c’est tout simplement du gâchis. Si vous ne l’avez pas déjà compris, je ne considère pas les déchets verts comme des déchets mais comme des ressources pour le paillage de mon jardin.
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J’utilise des végétaux adaptés à mon environnement :
Je cherche au maximum à planter des végétaux locaux ou cultiver dans la région. Vous n’êtes pas sans savoir que le climat change et dans quelques années, Poitiers aura le climat du sud de l’Espagne. Il fera chaud! Donc j’essaie de choisir de plantes qui ne sont pas gourmandes en eau mais aussi résistantes au maladies pour limiter les traitements. C’est un gain de temps indéniable.
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J’utilise au maximum l’eau de pluie :
Au cours de la dernière année, j’ai consommé 70 litres d’eau par jour (pour l’entretien du jardin, de la maison ou pour l’hygièene) soit deux fois moins que la moyenne nationale (150 L/jour/personne*). L’eau potable étant une ressource très rare, j’essaie de ne pas l’utiliser pour arroser mon jardin. D’ailleurs elle est très mauvaise pour le potager car elle est froide, chlorée et parfois calcaire. Je paille donc mon jardin pour limiter les arrosages et j’essaie d’adapter la quantité d’eau aux besoins de chaque plante.
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Je sème des graines reproductibles :
J’ai banni les graines hybrides de mon jardin et je me procure des graines reproductibles chez des semenciers bios ou via le réseau Incroyables Comestibles. Cette année j’ai même décidé de me lancer dans la récolte de graines de légumes (pois, haricots, salade, fleurs) pour les resemer l’année prochaine. C’est un petit pas vers l’autonomie.
Et vous, qu’avez vous banni dans votre jardin?
* Chiffres de 2008 dépendant du niveau de revenu, de l’âge, du mode de vie et du lieu de résidence.