Dans la droite ligne de No Impact Man de Colin Beavan, Sophie Caillat nous explique dans son livre Comment [elle a] sauvé la planète en essayant mettre en place des gestes simples dans sa vie quotidienne. Si les deux livres sont similaires, celui de la journaliste française a l’avantage de parler des préoccupations qui sont plus proches que celles de la vie new-yorkaise de Colin. Comme son acolyte américain, elle a entraîné sa famille dans son aventure avec plus ou moins de réussite.
Dans cette édition revue et mise à jour, Sophie Caillat passe au peigne fin 22 initiatives accessibles dans son quartier parisien. Elle a dû faire face aux préjugés de sa famille et de ses collègues, surmonter quelques déboires mais elle réussit à montrer que beaucoup de ces choix écologiques sont accessibles au plus grand nombre. Après avoir relaté chaque expérience avec un récit rempli d’anecdotes et d’auto-dérision, celle-ci est évaluée selon 4 critères : efficacité, économie, plaisir et éthique, puis notée sur 9. Un court texte permet approfondir le sujet afin de comprendre l’effet sur l’environnement.
Ses expériences préférées sont les déplacements à vélo (note de 8/9), l’utilisation d’une gourde (note de 9/9), l’achat de seconde main dans une ressourcerie (note de 9/9) ou le ménage écologique à base de bicarbonate de sodium et de vinaigre (note de 8/9). Par contre, changer de fournisseur d’électricité (note de 4/9), se mettre à l’apiculture (note de 4/9), éviter le plastique (note de 3/9), se tourner vers le véganisme (note de 4/9), faire ses produits cosmétiques (note de 4/9), se rêver dans une maison écolo (note de 4/9) ou diminuer son usage d’internet (note de 4/9) n’a pas soulevé son enthousiasme.
J’ai beaucoup apprécié ce livre qui se lit très facilement. Il aborde la plupart des éco-gestes que l’on peut en place chez soi. De nombres sources sont citées et un sujet peut être approfondi en allant feuilleter un livre conseillé ou visionner un documentaire. Sophie Caillat peut se montrer critique envers certaines initiatives (la Disco Soup) mais certaines fois, il en est presque caricatural (le véganisme). On comprend aisément que fabriquer ses cosmétiques ou passer ses week-ends à rénover sa maison de manière écologique ne soit pas sa tasse de thé. Je regrette parfois la critique de certaines initiatives. Changer ses habitudes demande des efforts et peut mettre du temps à se mettre en place. Vous n’avez pas appris à faire du vélo en 10 minutes alors pourquoi voulez-vous savoir faire un shampooing à l’œuf du premier coup?
Cependant, je pense que ce livre est accessible au plus grand nombre car il peut remettre en question certaines de nos habitudes. Certes, il n’est pas possible de mettre en place toutes ses initiatives en même temps car il dépend de notre lieu de vie (ville/campagne), de notre budget … Il est plus facile de se déplacer à vélo en ville ou en utilisant les transports doux (marche à pied / bus / métro …) qu’à la campagne. En revanche, les terrains étant plus accessibles à la campagne, vous pouvez posséder un potager ou un verger qui vous permettra l’autonomie alimentaire.
Je ne sais pas si Sophie Caillat à sauver la planète mais elle a eu au moins le mérite d’essayer. Bien sûr, elle n’a pas tout adopté car parfois certains gestes ne nous correspondent ou ce n’est pas le bon timing. Mais cette expérience l’a transformée. Elle a découvert de nouveaux plaisirs, rencontré des personnes inspirantes, s’est heurtée à l’incompréhension de son entourage. Oui Sophie Caillat a connu de nombreux échecs mais aussi de grandes réussites. Mais, aujourd’hui, alors que la concentration de CO2 dans l’atmosphère a franchi la barre des 400 ppm, il est tant pour chacun d’entre nous de réfléchir à un mode de vie plus écologique et ce livre peut vous aider à changer de mentalité. Mais adopter un éco-geste est déjà un premier pas dans la bonne direction. Pour certains, il sera plus facile de renoncer à l’eau en bouteille, de mettre un stop pub sur leur boîte aux lettres, de consommer local et/ou bio. Pour d’autres, renoncer à la voiture sera facile. Vous serez prêt.e même à isoler votre logement ou devenir végétarien. Mais je suis certaine que ce premier éco-geste pourra être suivi d’un deuxième puis d’un troisième et ainsi de suite.
Je suis consciente que certain.e.s se voilent la face et croient aux miracles de la science alors que d’autres pensent que ces démarches sont utopistes et ne servent à rien. Mais la génération future est déjà là. C’est celle de vos enfants ou petits enfants, vos neveux ou de nièces. C’est la vôtre ou c’est même déjà la mienne. Alors arrêtons de faire l’autruche et passons à l’action.
Êtes-vous prêt.e à passer à l’action?
Quelles initiatives avez-vous mises en place pour limiter votre impact écologique?
Comment j’ai sauvé la planète de Sophie Caillat, Edition 2016 revue et mise à jour, Edition Pocket.