Mon défi 21 jours sans ma voiture est terminé depuis une semaine. Il est temps de faire le bilan de cette aventure et de vous faire part de mon ressenti. Pendant trois semaines, je me suis donc déplacée sans voiture. J’ai beaucoup utilisé le vélo ou la marche à pied et un peu le bus. Travaillant à la maison, j’ai besoin d’un moyen de locomotion pour faire mes courses, pour mes loisirs ou pour des rendez-vous. Mon usage n’est pas donc pas quotidien ce qui peut simplifier un peu ce défi. Mais faisons le point semaine par semaine.
Poitiers est a un relief accidenté. Il n’est pas rare que, pour aller d’un point à un autre, de devoir franchir quelques côtes. Certaines sont faciles, d’autres un peu plus dures. Cependant, pour traverser la ville, il faut bien souvent franchir deux côtes et la deuxième a souvent raison de mon enthousiasme. Mais, Grand Poitiers a mis en place un système de location de vélos à assistance électrique (VAE) pour inciter les Poitevins à se mettre au vélo. En ce premier jour de défi, je me renseigne et découvre que la liste d’attente est de 10 à 12 mois pour louer un VAE. Je m’inscris quand même sachant qu’un trajet de plus de 5 km à Poitiers et ses quelques côtes va très vite devenir compliqué. J’achète également des tickets de bus en prévision.
En ce début de défi, j’appréhendais un peu de reprendre le vélo après un arrêt forcé de pratiquement deux mois. D’ailleurs, en ce premier jour j’ai préféré aller au centre-ville à pied plutôt qu’en vélo. Mais la fois suivante, bien motivée par Mr Marmotte, j’ai réussi à faire ce trajet sans poser le pied à terre (les côtes toujours). Je me suis remise au vélo depuis un an environ et j’ai été très heureuse de constater que je n’avais pas tout perdu après ma pause sans vélo de l’été. Cette première semaine fut bien chargée avec des bonnes surprises sauf pour la location du VAE et les courbatures dues à la reprise.
Bilan de la semaine : 5,6 km à pied, 20 km à vélo pour un coût de 0 €.
Cette deuxième semaine commence par un rendez-vous important à l’autre bout de la ville. J’oublie le vélo et me concentre sur le bus. J’en ai déjà parlé ici et là. Vous l’avez compris : je ne suis pas fan. D’habitude, j’aurais pris la voiture mais là impossible. Après un brainstorming assez intense en jonglant entre les horaires, plan papier et site internet, j’ai mon itinéraire et mes horaires. Tout devrait bien se passer. Et tout s’est bien passé à part un bus bondé que j’ai laissé passer mais je ne suis pas arrivée en retard. Devrais-je revoir mon jugement sur le réseau de bus? Je ne sais pas car Mr Marmotte a fait le trajet retour en vélo et il est arrivé seulement 2 minutes après moi, malgré une trajet de plus de 8 km et deux côtes. Cette péripétie me confirme que le vélo est un moyen efficace de transport mais à Poitiers l’assistance électrique n’est pas du luxe pour un usage quotidien.
Au cours de cette semaine, je me suis aussi aventurée jusqu’à Décathlon pour trouver une tenue de sport. J’ai ainsi découvert un nouvel itinéraire qui pourrait m’être très utile à l’avenir. A cette occasion, il m’a fallu emprunter des rues très fréquentées par la circulation automobile alors que jusque-là mes trajets se déroulaient avec un trafic peu important. J’ai fait connaissance avec un des aspects les moins drôle du vélo en ville : la difficile cohabitation entre vélo et voiture.
Cette deuxième semaine est plutôt positive : un trajet en bus qui se passe bien, la découverte d’un nouvel itinéraire mais aussi quelques obstacles quand une ville ne développe pas assez les itinéraires cyclables.
Bilan de la semaine : 20 km à vélo, 20 km en bus pour un coût de 2,28 €.
En cette troisième semaine, je suis rodée. Les courbatures ont presque disparues et mes inquiétudes du début se sont presque toutes envolées. Certains trajets sont déjà devenus une habitude. J’ai repris le bus pour aller à la braderie Emmaüs et encore une fois, tout s’est bien passée. Ai-je eu beaucoup de chance ou le réseau de bus est-il vraiment meilleur maintenant?
Il est tant de refaire du vélo la nuit mais là je m’équipe d’un casque, d’un gilet et de lumières pour la bicyclette. Si de jour, certains automobilistes respectent les zones 30 et 20, je crois qu’ils ne voient même pas ces panneaux la nuit. Je suis toujours un peu plus inquiète le soir mais tout s’est toujours bien déroulé. De toute façon, je n’ai pas le choix, aucun bus ne dessert mon quartier après 20 heures donc c’est soit la marche soit le vélo.
Bilan de la semaine : 12 km à vélo, 12 km en bus pour un coût de 2,28 €.
Le défi est officiellement fini et réussi. Le vélo est devenu est habitude. J’ai presque oubliée que je possédais une voiture. Je profite de mon week-end pour aller à la manifestation Tout Grand Poitiers à vélo afin de promouvoir l’usage des transports doux (dont le vélo) pour les déplacements quotidiens. Si « tout Grand Poitiers » ne s’est pas déplacé ce dimanche, une centaine de cyclistes étaient réunis pour la parade. C’est l’occasion de nous rendre visible aux automobilistes et de changer un peu leurs habitudes de conduite en nous considérant comme des usagers à part entière de la rue. J’ai pris aussi connaissance du plan vélo 2016 – 2020 de l’agglomération. Si ce genre de plan est très important, j’aurais quand même mis les points #5 Faciliter la vie des cyclistes par des aménagements de la ville et de la voirie et #9 Inciter les automobilistes à respecter les cyclistes en point #1 et #2. Je préférerais aussi que les automobilistes me respecte tout le temps pas seulement quand cela leur plaît! L’après-midi a été très sympathique tout de même.
Bilan de la semaine : 34 km à vélo pour un coût de 0 €.
Si j’ai réussi à ne pas utiliser la voiture pendant 3 semaines, ce n’est pas le cas de Mr Marmotte. Travaillant à l’extérieur, il a besoin d’un moyen de locomotion fiable. Ayant testé le bus l’année dernière, il n’est ravi de cette expérience. Pour lui, transformer son vélo en VAE est le meilleur compromis. Pendant ces trois semaines, il a fait beau et même parfois un peu trop chaud. Cela n’a pas particulièrement gêné. Cependant, je ne suis pas équipée pour les jours de pluie. Faut-il plutôt utiliser le bus ou le vélo? Ces questions restent en suspens. Mes deux trajets en bus se sont bien passés. Si j’étais une habituée de ce mode de transport dans d’autres villes, je pense qu’il restera un moyen de transport occasionnel à Poitiers (malheureusement).
A l’avenir, nous pourrions donc nous séparer de notre voiture. Il y reste encore quelques obstacles. En préparant cet article, j’ai fait un rapide calcul du coût de notre voiture par an soit entre 2 000 et 3 000 €. En utilisant toutes les alternatives à la voiture personnelle et en adaptant certains déplacements, j’ai estimé que ce mode de vie nous reviendrait à 2 000€ par an. Il n’y aurait donc pas d’augmentation du coût. Ce défi fut particulièrement enrichissant. Je peux effectuer de nombreux trajets en vélo ou en bus. Certes des difficultés subsistent et il nous faudra un peu de temps pour les résoudre. En attendant nous allons essayer d’utiliser la voiture le moins possible.