Au fil des années, j’ai accumulé les objets. De déménagement en déménagement, les cartons se faisaient plus lourds, les camionnettes louées de plus en plus grandes. La vie à deux a encore accentué ce trop-plein. Nous nous sommes retrouvés avec une panoplie d’ustensiles de cuisine et d’appareils ménagers en double. Les différents voyages ont aussi permis de ramener une collection de souvenirs et de bibelots qui au fil des années ne sont plus à mon goût. Aujourd’hui, j’ai l’impression que ma maison déborde. Voir ce fouillis me déprime et quelquefois j’ai envie de m’échapper pour oublier le désordre quelques heures.
L’accumulation, une facilité
Depuis toute petite, j’ai dû mal à me séparer des objets. Enfant, je devais prêter mes jouets et ils m’étaient rendus souvent cassés ou détériorés. Finalement, j’ai passé une partie de mon enfance et de mon adolescence enfermée dans ma chambre à lire. En conséquence, je ne suis pas préteuse et je cours souvent après le stylo que m’a emprunté Mr Marmotte.
Mes parents sont des accumulateurs. Ils achètent, entassent, oublient et rachètent le même objet. Vous pouvez vous retrouver avec deux fois le même appareil dans son bel emballage. Et quand la maison est pleine, ils font construire des abris pour stocker des meubles. Après avoir déménagé 7 fois en 7 ans, je préfère donc transporter l’armoire suédoise en kit que l’armoire en chêne massif de grand-maman. En résumé, le plus gros problème de mes parents, c’est qu’ils ne peuvent rien jeter ou si peu. Et mon angoisse à moi c’est d’être pareil.
Crédit : Michelangelo-36, CC-BY-SA-3.0 via Wikimedia Commons
5 ans de travaux et 2 inondations plus tard
Il y a un peu plus de 5 ans, nous avons acheté une maison qui avait besoin de quelques travaux. Pour tout ceux qui, un jour, ont entrepris de rénover une maison, la vie de chantier n’est pas toujours rose. Les meubles s’empilent dans une pièce pendant que vous refaites celles d’à côté. Une fois finie, les meubles migrent pour passer à la pièce suivante. En somme c’est un grand jeu de chaises musicales. Pendant deux ans, j’ai vécu dans un chantier et je ne parle pas des gravats au milieu du salon et de la poussière qui se dépose partout. Aujourd’hui, le plus gros des travaux est derrière nous et j’en suis venue à apprécier les pièces vides, fraîchement repeintes et lumineuses. Ai-je besoin de vivre avec autant de possessions alors que je m’en suis parfaitement passée le temps des travaux?
Pendant ces travaux, nous avons subi deux inondations. Je vous rassure beaucoup moins grave que celles survenues ces dernières années en France ou ailleurs. Si je n’ai pas perdu de choses de valeur, j’ai compris que j’avais accumulé beaucoup trop d’objets inutiles qui ont fini à la déchetterie. Cette accumulation de déchets alors que j’essaie de les limiter est pour moi difficile à accepter. Mais ces mésaventures m’ont fait comprendre deux choses. Je ne suis plus autant attachée aux objets que l’on peut perdre en une nuit, et aujourd’hui, je peux plus facilement m’en séparer. J’ai franchi un cap.
Mon défi
J’ai besoin de minimalisme car l’accumulation ne me rend pas heureuse. Déplacer des objets à chaque fois que l’on fait le ménage, ne pas avoir envie d’ouvrir sa penderie tant elle déborde de vêtements, ce sont des choses que je n’ai plus envie de subir. Dans les prochains mois, mon objectif est de désencombrer chaque pièce de la maison, de vivre plus simplement avec moins d’objets et sans me priver. Mais cette fois-ci sans tout emmener à la déchetterie. Il faudra peut-être faire des concessions avec Mr Marmotte ou peut-être expliquer que ne pas m’offrir un cadeau ne me rendra pas triste. Acheter moins, consommer mieux me permettra aussi de réduire mon empreinte écologique.