Une haie écologique, libre, variée et fruitière dans mon jardin

L’automne est la période idéale pour planter arbres et arbustes, que ce soit en pot ou à racines nues. S’il y a quelques années, la mode était aux haies mono-espèces, aujourd’hui les haies mélangées sont plutôt privilégiées. Elles présentent plusieurs avantages comme une plus grande biodiversité, une résistance accrue aux maladies et ravageurs, moins de travail d’entretien et un coté original et esthétique non négligeable. Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de planter une haie libre variée et fruitière dans mon jardin.

Quelques rappels

Tout d’abord, il y a quelques bases à connaître. Du côté du droit, les arbres et arbustes de moins de 2 m (à l’âge adulte) doivent être plantés à plus de 50 cm de votre limite de propriété. Pour les arbres de plus de 2 m, la distance de plantation est de 2 mètres.

Vous avez le droit de ramasser les fruits de l’arbre de votre voisin tombé dans votre jardin mais pas de les cueillir sur une branche même si elle donne sur votre propriété.

Dans le domaine du bon sens et du savoir-vivre, pensez à tailler régulièrement les haies qui donnent sur les trottoirs. Combien de fois j’ai été obligé de descendre du trottoir et circuler sur la route car je ne pouvais pas passer à cause d’une haie non-taillée. Enfin vous pouvez demander au propriétaire des lieux si vous pouvez ramasser quelques fruits d’une haie surtout si elle donne dans la rue au lieu de vous servir par vous-même. C’est toujours plus sympa.

Ce que je voulais pour ma haie

Habitante en ville avec un jardin pas très grand, je voulais que ma haie rassemble plusieurs qualités :

  • Qu’elle soit libre c’est-à-dire qu’elle ne nécessite pas de taille-haie pour l’entretenir. Une haie libre ne se taille pas ou très peu. On enlève les branches gênantes ou trop vieilles. Ainsi on limite les déchets dans le jardin (plus besoin d’aller à la déchetterie) et on n’a pas besoin d’outils de coupe (électrique ou thermique) générateurs de pollution et de déchets. Enfin c’est un énorme gain de temps.
  • Qu’elle soit variée. Dans mon jardin j’ai besoin de diversité pour moi et pour tous les animaux qui le peuplent. Il me faut donc une haie agréable pendant les quatre saisons : fleurie et odorante pour le printemps et l’été, de beaux feuillages surtout pour l’automne et de belles écorces en hiver et qu’elle soit accueillante pour les hôtes de mon jardin.
  • Qu’elle soit fruitière. Je manque de fruits dans mon jardin notamment pour faire des confitures donc j’ai cherché des arbustes qui allient les qualités précédentes mais aussi qu’ils soient comestibles.

Les variétés d’arbustes retenues

Composer une haie libre et variée, avec toutes les contraintes que je me suis imposée, n’est pas aussi facile que planter une haie de thuyas mais à force de recherches, je suis arrivée à une solution qui me convienne. Je vous propose une liste des arbustes que j’ai planté depuis 3 ans.

Les variétés persistantes :

  1. Arbousier (Arbustus Unedo) : j’ai choisi l’arbousier pour ses fruits à consommer de préférence cuits, sa rusticité et ses feuilles persistantes.
  2. Laurier du Portugal (Prunus lusitania) : il est persistant, a un joli feuillage et une floraison en mai-juin odorante et appréciée des abeilles. En automne, les baies rouges sont consommées par les oiseaux.
  3. Abelia (Abelia grandiflora) : la floraison, très abondante, de l’abelia s’étend de l’été à l’automne. Les fleurs sont appréciées des papillons et des abeilles. C’est une bel arbuste ornemental.
  4. Photinia (Photinia fraseri ‘Red Robin’) : Il est devenu très commun dans les jardins aujourd’hui notamment grâce à la couleur rouge de ses jeunes pousses.
  5. Feijoa (Acca sellowiana) : appelé aussi goyavier du Brésil, il donne des fruits oblongues comestibles murissant en fin d’automne – début d’hiver. C’est un arbuste qui craint le froid. Je l’ai donc planté dans un endroit que j’estime le plus chaud du jardin pour que les fruits arrivent à maturité. Un petit pari.
  6. Escallonia blanc (Escallonia x) : encore un arbuste choisi pour sa longue floraison et son feuillage persistant.
  7. Millepertuis (Hypericum calycinum ‘Hidocte’) : je l’ai choisi pour sa floraison jaune assez longue et non pour ses propriétés pharmaceutiques (Hypericum perforatum).
  8. Oranger du Mexique (Choisya ternata ‘Aztec Pearl’) : je l’ai choisi pour ses fleurs odorantes et son feuillage.
  9. Laurier (Laurus nobilis ?) : déjà présent dans le jardin, je pense que mon sujet est un laurier sauce mais je n’ai jamais utilisé ses feuilles. Certains lauriers sont toxiques comme le laurier cerise ou le laurier rose.

Les variétés caduques :

  1. Noisetier (Corylus ‘Merveille de Bollwiller’) : officiellement, j’ai planté un noisetier pour avoir des noisettes mais pour l’instant il souffre des canicules chaque été donc aucune récolte encore.
  2. Amelanchier (Amelanchier canadensis ou lamarckii?) : je l’ai choisi pour ses fruits comestibles, à consommer en gelée et son feuillage orangé d’automne.
  3. Aronie à fruits noires (Aronia mellocarpa) :  une fois de plus, cet arbuste a été choisi pour ses fruits comestibles ou pour nourrir les oiseaux l’hiver.
  4. Sureau noir (Sambucus nigra) : les sureaux de mon voisinages ayant tendance à ne pas résister aux pelleteuses, j’ai préféré en avoir un dans le jardin… pour les confitures de fruits et les gelées de fleurs. Malheureusement, le mien a un peu de mal à s’installer mais il est toujours vivant. Attention à ne pas le confondre avec le sureau yèble.
  5. Goumi du Japon ( Eleagnus multiflora) : encore un arbuste fruitier méconnu. Les fruits ressemblent à des cerises et sont appréciés des oiseaux.
  6. Baie de mai (Lonicera kamtschatica) : ce chèvrefeuille doit son nom aux baies comestibles en mai mais là aussi gare aux oiseaux.
  7. Chèvrefeuille d’hiver (Lonicera fragrantissima) : une floraison en fin d’hiver extrêmement odorante par une belle journée ensoleillée.
  8. Cognassier du Japon (Chaenomeles speciosa) : je l’ai choisi pour sa floraison printanière. Ses fruits sont comestibles une fois cuit, comme celui du cognassier traditionnel.
  9. Seringat (Phyladelphus Coronarius) : une floraison odorante de fin de printemps appréciée des abeilles.
  10. Ragouminier (Prunus tomentosa) : un petit arbre fruitier dont les fruits peuvent se consommer cru ou en gelée.
  11. Lilas (Syringa vulgaris) : sur les deux lilas présents dans le jardin j’ai gardé celui à fleurs simples, très odorantes.
  12. Althéa (Hibiscus syriacus) : encore un arbre présent dans le jardin à notre arrivée mais qui le premier hiver a dépéri sur la moité des ses branches. J’ai fini par l’arracher mais il fait des rejets que je replante ailleurs dans le jardin.
  13. Cornouiller sanguin (Cornus Alba ‘Sibirica’) : j’ai choisi cet arbuste pour son bois rouge en hiver.
  14. Buddleia ou arbre à papillons (Buddleja davidii) : encore un arbuste récupéré avant le passage d’un pelleteuse, il attire les papillons. Il se multiplie très facilement. L’idéal est de couper les fleurs fanées pour éviter sa dispersion. C’est une plante envahissante (invasive ?) au détriment des plantes sauvages locales.
  15. Argousier (Hippophae rhammoides) : c’est une plante dioïque (plant mâle et plant femelle)  mais il existe des plants autofertiles. Il faut donc au moins en planter deux, ce que je ne savais pas au moment de l’achat. Pour l’instant je n’ai donc qu’un joli feuillage et pas de fruits.

J’ai commencé à planter ma haie en 2014 et je poursuis mes plantations cet automne. Tous mes arbustes ont été acheté dans des pépinières de la région ou lors de foires aux plantes. Il est aussi possible de faire des boutures. J’ai aujourd’hui constitué une haie libre et variée qui répond à mes critères cités plus haut. Ce travail m’a demandé pas mal de réflexions en amont et j’ai consulté de nombreux livres et sites internet.

  • Plantez votre haie naturelle! : gourmande, fleurie, nichoir…  de Rémy Bacher et Yves Perrin
  • Petits jardins urbains de Pierre Nessmann
  • Haies, comment planter et cultiver de belles haies décoratives de Angelika Weber et  Karin Greiner
  • le site internet Jardin ! L’encyclopédie

Avez-vous planté pour une haie libre ou envisagé de le faire?

6 réflexions sur « Une haie écologique, libre, variée et fruitière dans mon jardin »

  1. Pascale

    Bonsoir,

    Je rêve aussi de ce genre de haies mais vivant en plein de cœur de la Champagne « pouilleuse », il me faudrait des variétés peu exigeantes et supportant les sols très calcaires.
    Ces merveilles existent-elles parmi les variétés que vous citez?
    Je sais que c’est le cas des arbres à papillons, certains s’étant « installés » d’eux-mêmes chez moi dans les cailloux….

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      Les arbres à papillons adorent les sols calcaires et caillouteux. Pour choisir vos arbustes, le mieux est de regarder dans votre voisinage les arbres les mieux adaptés, se tourner vers les variétés locales, ou demander aux « vieux » jardiniers. Un bon pépiniériste devrait aussi vous renseigner.
      Parmi ceux cités dans l’article, les arbres suivants sont donnés pour supporter le calcaire : arbousier, laurier du portugal, abelia, escallonia, millepertuis, noisetier, amelanchier, goumi, chevrefeuille, seringat, ragouminier, cornouillier, argousier… mais il doit aussi en exister d’autres.
      Les sols calcaires ne sont pas évidents mais j(espère que vous trouverez votre bonheur.

      1. Pascale

        Merci pour votre réponse.
        Je vais essayer de créer une petite haie accueillante pour les oiseaux en hiver et pour tous les autres petits habitants de mon jardin.
        Bonne journée

  2. Fanch

    J’ai cessé de lire cet article dès qu’il a été question d’emmener des déchets verts en déchetterie. Cela montre que vous n’avez rien compris au compostage et au cycle naturel des matieres organiques.

  3. Fanch

    Le Buddleia attire les papillons mais ne peut nourrir leurs chenilles donc contribue à tuer de la biodiversité

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      Bonjour,
      J’ai lu avec attention vos deux commentaires que vous avez laissé sous cet article.
      Tout d’abord, si vous aviez lu avec plus d’attention, je précise que : « Une haie libre ne se taille pas ou très peu. […] Ainsi on limite les déchets dans le jardin (plus besoin d’aller à la déchetterie). » Je n’encourage donc pas d’emmener ses déchets verts à la déchetterie. D’ailleurs, dans un article plus récent, je précise que je n’emmène plus mes déchets verts en déchetterie.
      Concernant la plantation d’un buddleia, je précise que c’est une plante envahissante donc à planter avec précaution. La chute de la biodiversité et des populations d’insectes n’est pas seulement due à la plantation des buddleia dans les jardins d’agrément. L’utilisation des pesticides en est aussi responsable. Concernant les buddleia, ce n’est pas l’arbre idéal pour les papillons mais sa vente, comme d’autres plantes, n’est pas interdite. Donc me reprocher d’avoir planté un buddleia dans mon jardin est une critique facile mais ne s’attaque pas au fond du problème.
      Pour finir, lire deux vos commentaires était pour moi très blessant. J’essaie de m’atteler à construire une communauté bienveillante, tolérante et sans jugement. Elle regroupe des personnes d’horizons différents et qui n’ont pas le même mode de vie que moi et je le respecte. Lire avec attention les articles des blogs avant de poster un commentaire est un préalable et permettrait de ne pas faire de contresens. Les auteurs et les autrices gagneraient un temps précieux qu’ils pourraient consacrer à des problématiques plus importantes. Enfin, on peut attirer l’attention du blogueur ou de la blogueuse sur ces erreurs de façon plus constructive. Par exemple : « J’ai lu avec attention votre article. Cependant, concernant la plantation du buddleia, certes cet arbuste attire les papillons mais les feuilles ne conviennent pas à leurs chenilles. Pour améliorer la biodiversité dans votre jardin, vous pouvez planter telle plante à la place. »

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