Pourquoi choisir une crème solaire bio et sans nanoparticules ?

L’été arrive à grands pas. Vous passerez peut-être vos vacances sur la plage en profitant du soleil et l’accessoire indispensable à amener dans ces bagages est la crème solaire. Mais comment la choisir pour qu’elle soit efficace et non toxique pour vous et pour la nature? Il est parfois difficile de s’y retrouver dans la composition, les indices de protection et les différents logos. Dans cet article, j’ai essayé d’aller à l’essentiel pour vous aider à décrypter les étiquettes. Mais commençons par le début : pourquoi est-il dangereux de s’exposer au soleil sans protection?

Pourquoi se protéger du soleil ?

Le rayonnement solaire est composé de plusieurs types de rayonnements dont le rayonnement ultraviolet (environ 5% du total). Les ultraviolets ou UV traversent facilement l’atmosphère même par temps couvert et se réfléchissent sur des surfaces comme l’eau, le sable ou la neige.  En faibles quantités, ils sont utiles pour fabriquer la vitamine D ou avoir une jolie peau halée l’été. Mais si l’exposition est trop forte ou pour les personnes à peau claire, les UV deviennent dangereux pour notre santé.

  • Les trois types d’ultraviolets : UVA, UVB, UVC

Les UVA (315 – 400 nm) traversent l’atmosphère et le verre. Ils sont les principaux responsables du bronzage et du vieillissement cutané car ils pénètrent profondément dans la peau. A noter que les UVA sont aussi dangereux pour les yeux notamment chez les enfants.

Les UVB (280 – 315 nm) sont en partie filtrés par la couche d’ozone, ne traversent pas le verre et pénètrent moins profondément dans la peau. Ils sont responsables des coups de soleil,  sont nocifs pour les yeux et beaucoup plus cancérigènes que les UVA.

Enfin les UVC (200 – 280 nm) sont les plus dangereux mais sont totalement arrêtés par la couche d’ozone.

Coups de soleil, vieillissement cutané ou cancer sont les principaux risques d’une trop forte exposition au soleil. Il est donc indispensable de se protéger du soleil en été (et aussi en hiver en montagne) en utilisant des crèmes solaires.

Filtres chimiques versus filtres minéraux

Il existe deux grandes familles de filtres solaires pour nous protéger des rayons UV : les filtres chimiques ou organiques et les filtres minéraux ou physiques. Leur mécanismes d’action sont différents.

  • Les filtres chimiques :

Les molécules utilisées dans les filtres chimiques absorbent le rayonnement ultraviolet à la place de la peau. Pour une protection optimale contre les UVA et les UVB, il est nécessaire d’associer plusieurs molécules organiques pour que la crème solaire soit efficace. Cependant, ce type de filtre présente plusieurs inconvénients. Par leur mode d’action ils ne sont efficaces que 30 minutes après l’application. Les molécules utilisées peuvent être allergènes ou sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. Enfin, ils sont aussi nocifs pour les écosystèmes marins ( poissons, coraux …).

  • Les filtres minéraux :

Les filtres minéraux sont composés principalement de dioxyde de titane (TiO2) ou d’oxyde de zinc (ZnO). Ils agissent comme des miroirs et réfléchissent les ultraviolets. Ils sont efficaces dès l’application mais laisse des traces blanches sur la peau. L’oxyde de zinc a la même efficacité dans le domaine des UVA et des UVB mais il est toxique pour la vie aquatique. Quant au dioxyde de titane, il est plus efficace dans le domaine des UVA que des UVB. Depuis 2006, le dioxyde de titane est classé comme un cancérigène possible chez l’humain (classe 2B). Mais d’après le site Veillenanos, « les études qui ont été considérées pour cette classification portaient sur le TiO₂ sous forme de poudre avec la présomption de risques par inhalation qui concernent d’abord les travailleurs potentiellement exposés. »

Les filtres chimiques ou organiques ne sont pas autorisés dans les crèmes solaires bios (certification Ecocert®).

Et les nanoparticules dans tout çà?

Une nanoparticule est une particule dont l’une des dimensions est inférieure à 100 nm (1 nm = 1 milliardième de mètre). A cette échelle de taille, les propriétés chimiques et physiques de ces particules sont modifiées parfois de manière spectaculaires. L’inconvénient des filtres minéraux est de laisser un film blanc sur la peau, comme je l’ai dit plus haut. En utilisant du nano dioxyde de titane ou du nano oxyde de zinc, ce problème disparaît mais sans modifier profondément la qualité du filtre anti-UV. En revanche les nanoparticules sont suspectées d’avoir des effets indésirables sur la santé et sur l’environnement. Depuis juillet 2013, la mention [nano] est obligatoire sur les crèmes solaires.

L’indice de protection solaire ou FPS

L’indice de protection solaire permet de connaître la quantité d’UVB transmises à votre peau c’est-à-dire la quantité qui ne sera pas arrêtée par les filtres UV (chimiques ou minéraux). Pour un indice 6, seul 1/6 soit 16,6% des UVB ne sera pas absorbé ou réfléchi. Pour une crème solaire avec un indice 30, 96,7% des rayons UVB sont stoppés et 98% pour un indice 50. Il y a donc peu de différences entre des crèmes à indices élevées.

Les crèmes solaires sont classées en quatre catégories et huit indices de protection. Le choix de l’indice d’une crème solaire se fera en fonction de sa sensibilité au soleil et de son exposition. Plus votre peau sera sensible au soleil, plus vous opterez pour une crème solaire à indice élevé.

 Le logo UVA obligatoire

Lors de l’achat, votre crème solaire doit posséder le logo UVA qui garantit une protection efficace contre les UVA, qui sont eux aussi cancérigènes. Le niveau de protection contre les UVA doit être au moins égal à 1/3 de l’indice de protection solaire. Si votre crème à un indice 30 pour les UVB, l’indice pour les UVA doit être supérieur ou égal à 10.

Mes 10 conseils pour choisir une crème solaire

  1. Si c’est possible, évitez de vous exposer au soleil surtout entre 12h et 16h. Aucune crème solaire n’est efficace à 100%.
  2. Portez chapeaux à larges bords, des lunettes de soleil de qualité, des vêtements qui ne laissent pas ou peu passer les UV. Méfiez-vous des coups de soleil par temps couvert.
  3. Votre exposition au soleil doit être progressive.
  4. Optez pour une crème solaire bio certifiée Ecocert® ou Cosmebio®, avec des filtres minéraux et ne contenant pas de nanoparticules.
  5. Renouvelez l’application toutes les 2 heures et après la baignade.
  6. Privilégiez le dioxyde de titane à l’oxyde de zinc, moins nocif pour les milieux aquatiques.
  7. Vérifiez que le logo UVA est présent sur l’emballage.
  8. Évitez les produits en spray. Inutile de respirer les composés des crèmes solaires.
  9. Une crème solaire d’indice 30 est suffisante sauf cas particuliers : peau claire, maladies, cicatrices, exposition sous les tropiques ou en altitude … Optez pour un indice 50.
  10. Les produits à éviter sont (liste non exhaustive): les benzophénones (dont l’oxybenzone), l’octrocrylène (OC), le 4-méthylbenzylidène camphre (4-MBC), le 3-benzylidène camphre (3-BC),  le méthoxycinnamate d’éthylhexyle, l’octyl-méthoxycinnamate (OMC), l’acide para-aminobenzoïque (PABA), l’octyl salicylate (octisalate). A éviter également: les parabènes, le phénoxyéthanol, les siloxanes, l’alcool, les parfums.

Le cas des enfants :

  • Ne pas exposez les enfants de moins de 1 an au soleil.
  • Privilégiez les indices élevées et les crèmes solaires spécial enfants malgré leurs prix.
  • Optez pour des chapeaux larges, des lunettes de soleil et des vêtements anti-UV de qualité.

Vous pouvez télécharger ma plaquette Comment choisir sa crème solaire, à emmener partout. Et s’il ne fallait retenir que 3 choses : une crème solaire bio à base de dioxyde de titane et sans nanoparticules.

Avez-vous des difficultés à choisir une crème solaire?

Quels sont vos critères de choix?

Pour aller plus loin :

Le comparatif Substances toxiques dans les produits solaires du magazine Que Choisir.

Les sites La vérité sur les cosmétiques et  EWG (en anglais) pour les recherches sur un composé en particulier.

Exposition solaire : le bon équilibre de l’observatoire des cosmétiques.

Sources :

Le soleil et la peau, Dossier Chimie et beauté du CNRS

Risques associés aux nanoparticules de dioxyde de titane (TiO₂), Veille Nanos

Recommandations de bon usage des produits de protection solaire à l’attention des utilisateurs, ANSM, Juillet 2011

Enhancement of UV absorption behavior in ZnO–TiO 2 composites, boletín de la  sociedad  española de cerámica y vidrio 55 (2016) 55-62

6 réflexions sur « Pourquoi choisir une crème solaire bio et sans nanoparticules ? »

  1. Emilie

    Merci Catherine pour cette synthèse très complète !
    Je trouve que c’est un véritable calvaire de choisir une crème solaire bien protectrice (ma peau ne bronze absolument pas), pas trop toxique pour l’environnement (ni pour moi) et sans nano-particules. Pour le moment je reste fidèle à ma crème La Roche Posay 50+ enfant qui a peu de filtres chimiques. Mais désormais, je m’habille quasi toujours en long quand je vais longtemps au soleil pour éviter de devoir mettre de la crème. Il faut dire que les mers que je visite en général sont peu propices à la baignade 🙂
    Je ne sais pas si tu as vu, mais Avène se lance dans une « démarche éco-responsable » pour les océans dont je ne sais trop que penser : http://www.skinprotect-oceanrespect.eau-thermale-avene.com/fr/skin-protect-ocean-respect
    Passe une belle journée

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      En faisant des recherches pour cet article, j’en suis arrivée à la conclusion que si tu peux éviter de s’exposer au soleil, c’est mieux. Après porter des vêtements longs, des chapeaux permet de ne mettre de la crème solaire que sur les rares parties de son corps découvertes. Pour les crèmes solaires, difficile d’avoir un produit parfait, en résumé.
      Je ne connais pas les produits Avène donc je ne pourrai pas te dire si c’est de l’affichage ou une démarche sincère. Il faudrait décrypter les étiquettes.
      En crème solaire bio, la marque EQ propose aussi des crèmes non toxique pour le milieu marin. Je ne les ai pas testése non plus. L’inconvénient des crèmes solaires bio à haut indice c’est de laisser un film blanc puisqu’elles contiennent du dioxyde de titane. Personnellement, j’utilise la crème Acorelle Spécial enfant 50+ pour protéger une cicatrice mais elle laisse vraiment des traces blanches.
      J’espère t’avoir un peu éclairé.
      Bonne journée

  2. Laurine-Les2Alchimistes

    Article très complet et très clair 🙂
    J’avoue que choisir la crème solaire fut délicat, j’ai donc choisi de la faire moi même (avec des huiles protectrices comme la coco et l’olive, et de l’oxyde de zinc). C’est une catastrophe à étaler, forcément ça fait une belle couche blanche mais ça semble efficace! J’ai la peau claire, les tâches de rousseur et pas de coup de soleil 🙂
    (https://www.altheaprovence.com/blog/protection-solaire-huiles-efficaces/)
    Bonne journée, demain à l’Effet Bocal 🙂

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      Merci Laurine,
      Personnellement, je ne fais pas ma crème solaire. Je préfère acheter des crèmes certifiées bios même si cela crée un déchet. Quand on a la peau claire, mieux vaut se protéger correctement et l’inconvénient c’est le film blanc.
      Bonne journée à toi

      1. Laurine-Les2Alchimistes

        Concrètement, c’est le prix qui m’a refroidi, et non pas l’aspect déchet. Plus accessible, j’aurai certainement choisi cette solution là 🙂
        Laquelle as tu choisi finalement?

        1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

          Sur internet, tu peux trouver des crèmes solaires moins cher qu’en boutique mais c’est vrai que ce n’est pas donné.
          J’ai une crème Acorelle SPF 50+ et une crème Laboratoires de Biarritz SPF 30.

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