Les pérégrinations d’une apprentie végétalienne locavore

L’éco-défi du mois dernier du blog Echos Verts avait pour thème « Manger local et végétal » . Après avoir listé les lieux de vente de produits locaux et identifier les végétaux de ma région, je pouvais me lancer dans ce défi. Mais cela s’est révélé un peu plus compliqué que prévu car je ne suis pas végétalienne et il m’a été un peu difficile de concilier manger local et manger végétal. Pour commencer j’ai réalisé un biryani aux légumes à grand renfort d’épices et de noix de cajou, pas très local. Et quand je cuisinais un repas 100% local, comme une tarte chou et oignons blancs, cette fois-ci, la recette n’était pas végétalienne. J’avais rajouté des œufs dans mon appareil à tarte. Loin de me décourager, il fallait juste que je change mes habitudes.

Cependant, tout était prévu car Natasha et les nombreux blogueuses réunies autour d’elle proposaient de nombreuses recettes que vous pouvez retrouver ici. Parmi toutes celles proposées, je me suis régalée avec la pissaladière, la variation d’houmous, les croquettes de petits pois, les muffins à la pomme ou les scones aux fraises et à la menthe. J’ai quelques fois remplacé certains ingrédients par des produits locaux (pour moi). J’ai aussi profité pour cuisiner pour le première fois de l’ail des ours sous forme de pesto. Le mois dernier, j’ai aussi évité d’avoir recours aux lentilles corail, si pratique tellement elles cuisent vite puisque de nombreuses légumineuses (pois chiches, haricots, lentilles …) sont cultivées tout près de chez moi.

Parallèlement, pendant ce défi, j’ai lu le livre de Lionel Astruc et Cécile Gros, Manger local S’approvisionner et produire ensemble. Ce livre proposent diverses expériences (26 en tout) sur la mise en commun de savoirs pour produire, conserver les produits locaux ou se mobiliser en faveur des courts-circuits. Il existe de bonnes raisons de manger local et s’il fallait choisir, les auteurs en retiennent trois :

  1. ne pas être totalement dépendant des importations.
  2. ces importations nécessitent du pétrole et génèrent donc de la pollution.
  3. renouer le lien social entre producteurs et consommateurs.

Ce livre est découpé en 7 parties qui proposent différents témoignages, des conseils et des liens si jamais le passage à l’acte vous tente. Vous pourrez découvrir comment :

  • soutenir la production locale
  • réapprendre à valoriser, conserver, cuisiner les aliments
  • s’initier ensemble au jardinage et à l’agriculture bio
  • le potager bio, du démarrage à l’autosuffisance
  • se mobiliser en ville
  • Ensemble c’est mieux : du jardin partagé à l’agriculture communautaire,
  • investir la terre.

La thématique du livre dévoile des expériences positives qui sont toutes réalisées à plusieurs pour partager, apprendre, créer du lien. Si toutes ces actions ne sont pas réalisables partout certaines comme Approvisionner la cantine avec des produits locaux et bio, cuisiner les plantes, les champignons et les fruits sauvages, organiser un troc de plantes mais aussi bien d’autres ont retenu mon attention. Enfin, pour être une bonne locavore, il faut partager comme suit : 80% de nourriture locale et 20% moins locale. A moi maintenant de faire mes comptes.locavore_3

A travers cet éco-défi, je me suis intéressée à ma consommation. Je me suis rendue compte que j’utilisais beaucoup d’épices dans ma cuisine. Je vais essayer de réduire leur consommation aux profits de plantes aromatiques de mon jardin. J’ai aussi remplacé café et rooibos par une tisane locale. Par contre, je vais toujours utiliser des noix de cajou ou des graines de sésame, de lin ou de pavot car je trouve rarement des noisettes, des noix ou des graines locales sauf celles de tournesol. Bien que je ne sois pas végétalienne, j’envisage de cuisiner un ou de repas par semaine entièrement végétalien et pour cela je vais prévoir mes repas à l’avance. Si trouver des légumineuses localement n’est pas un problème, acheter des céréales locales est plus compliqué à part pour le quinoa, certaines pâtes ou quelques farines. Enfin, le mois dernier, j’ai essayé de consommer moins de sucre en réalisant des desserts sans sucre ajouté comme le muffin aux pommes. Le résultat est très satisfaisant mais s’il me reste quelques ajustements à faire. Comme la saison de confiture est repartie, je me suis attachée à les réaliser avec des produits locaux et en diminuant la quantité de sucre quand cela était possible. J’ai cuisiné une gelée de thym avec les thym que m’a donné ma voisine, une gelée de sureau dont j’ai récolté les fleurs à quelques mètres de chez moi. J’ai eu aussi la surprise de découvrir que le lieu où je cueille mes fruits cultivait des fraises sans pesticides. J’en ai profité pour en ramener 5 kg et confectionné une confiture de fraises dont je vous donnerai la recette la recette très prochainement.

Cet éco-défi m’a été très utile car il m’a permis de réfléchir à la provenance de mes aliments. A l’avenir, j’aimerais réduire l’achat de certains produits notamment les épices. J’ai aussi découvert des produits issus de la cueillette sauvage comme l’ail des ours ou les fleurs de sureau. Enfin, j’ai cuisiné mes premiers plats végétaliens. Alors que je me voyais mal partie pour cet éco-défi, j’ai fait de jolies découvertes et apprécié de nouvelles saveurs.

Mangez-vous local et végétal? Avez-vous tenté cette expérience?

Pensez aux bibliothèques, aux boites à livres, à l’achat d’occasion ou au troc pour vous procurer ces livres. Les librairies indépendantes de votre région seront aussi de bons conseils pour l’achat de livres neufs.

8 réflexions sur « Les pérégrinations d’une apprentie végétalienne locavore »

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      C’est parfois difficile de trouver des produits locaux mais je fais le maximum dans la mesure du possible. Bonne soirée

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      J’essaie d’acheter directement au producteur ou en limitant les intermédiaires. Mais certains produits locaux sont plus chers, c’est vrai, alors j’en achète moins souvent.

  1. Laurine-Les2Alchimistes

    Nous ne sommes pas 100% local, ni même à 80% :/ Nous privilégions au minimum l’origine france (en plus du bio et de saison), si le légume en question vient d’Espagne ou d’Italie pour cette fois ci, on s’en passe.
    Après, il y a des choses sur lesquelles je ne suis pas prête à faire l’impasse comme les lentilles corail justement (besoin de légumineuse dans l’alimentation végéta°ienne mais malheureusement, celles ci sont très peu tolérées par mon organisme, les corail sont « les moins pires »). C’est là où je me retrouve confrontée à des limites. J’aimerai un jour arrêter le café mais pas pour le moment. Et le chocolat… non non non 😉
    Nous cuisinons assez souvent végétalien sans vraiment s’en rendre compte , mais pour la pâtisserie végétalienne, ce n’est vraiment pas encore ça. Beaucoup d’essais, 99% d’échec (vraiment, les oeufs, je ne suis pas satisfaite des alternatives).

    Peut-être que j’essaierai de trouver le livre « manger local », ça m’intéresse 🙂
    En tout cas, bien joué pour ce défi 😉 Bonne soirée !

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      Je comprends tes contraintes. Chacun doit faire selon ces possibilités et surtout ne pas s’imposer des règles qui ne sont pas bonnes pour la santé. Ce défi m’a permis d’essayer la pâtisserie végétalienne mais j’ai beaucoup de bases à réapprendre. Aujourd’hui il y a de plus en plus de producteurs de fruits et de légumes bio dans la région donc il faut en profiter.

  2. Iza

    J’habite à la campagne et même si je n’ai plus de jardin, j’ai la chance d’avoir des producteurs près de chez moi. Je donne toujours la priorité aux produits bio, locaux et de saison, mais parfois je dérape en ce qui concerne le local… Mais je vais y remédier, d’autant que j’ai trouvé l’équivalent d’un Jardin de Cocagne à quelques kilomètres de chez moi. Ton livre m’intéresse, je vais essayer de mettre la main dessus 🙂

    1. Catherine [la marmotte chuchote] Auteur de l’article

      Personne n’est parfait et pour moi aussi tout n’est pas local dans mon épicerie. J’espère que tu trouveras tout ce que tu veux dans le jardin de Cocagne.
      Le livre regroupe des témoignages de personnes se tournant vers le local et qui ont monté des projets souvent dans ce sens.

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