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Les sacs plastiques, c’est presque fini

Depuis le 1er juillet, les sacs plastiques c’est fini. Enfin… pas tout à fait et c’est d’ailleurs un peu compliqué pour s’y retrouver. Normalement, vous ne pourrez pas obtenir en caisse des sacs plastiques à usage unique d’une épaisseur inférieure à 50 microns. Les sacs en plastique réutilisables pourront toujours être utilisés, à condition d’avoir une épaisseur supérieure à 50 microns. Les emballages alimentaires ou les sacs pour les fruits et légumes ne sont pas concernés pour l’instant. Donc les sacs plastiques, ce n’est pas encore vraiment fini. La seule vraie bonne nouvelle est l’interdiction des sacs oxo-dégradables, se décomposant en millions de petits fragments tout aussi toxiques pour l’environnement mais invisibles à l’œil nu.

Comme alternative, vous pourrez utiliser des sacs en papier ou des sacs en plastique biodégradables. Mais, malheureusement, tous les deux ont des inconvénients. La fabrication du papier consomme beaucoup d’eau. Le papier peut être issu de déchets de bois mais aussi de forêts pas toujours correctement gérées. Quant aux sacs plastiques biodégradables qui doivent intégrer un minimum de 30% de matières biosourcées à partir de janvier 2017 (60% en 2025), ils sont fabriqués à partir d’amidon (de maïs par exemple) et de pétrole. Je ne pense pas que ces sacs soient une bonne alternative pour l’environnement même s’ils doivent être biodégradables et compostables. Pour information, certains plastiques issus du pétrole sont biodégradables alors que d’autres issus des végétaux ne le sont pas.

Pourtant, cela ne résout pas le problème des emballages et de leur généralisation dans notre société moderne. Le remplacement des sacs plastiques traditionnels par des équivalents plus écologiques n’est pas la panacée. Leur fabrication entraîne la consommation de ressources sensibles (eau, pétrole) ou l’utilisation de terres à des fins non-alimentaires (même si les industriels nous affirment qu’il y aura peu d’impact). Elles devraient pourtant être réservées à des usages plus nobles. On peut noter que cette nouvelle réglementation parle de sacs plastiques à usage unique. Et c’est bien là le problème, nous nous sommes habitué-e-s à une société du jetable qui génère énormément de déchets. Il faudrait revenir à une société du durable et les réduire drastiquement.sacs_plastiques

L’interdiction des sacs plastiques à usage unique soulève de nombreuses questions. Aujourd’hui, à Poitiers, les films d’emballage et les sacs de caisse en plastique sont acceptés dans le bac de recyclage. Mais, attention, cela se complique très vite, les emballages métallisés et craquants sont refusés : emballages de chips, salade, pain de mie … Et les trois petits points sont cruels. En dépit de mes efforts, j’achète encore quelques produits dans des emballages plastiques. J’essaie au maximum de les trouver en vrac ou des emballages papier ou carton mais quelquefois c’est impossible. Alors ces emballages finissent dans les ordures ménagères car je ne sais pas s’ils font parti de ces fameux emballages en plastique craquants. Le problème se pose aussi pour les emballages sous blister. Ils sont certifiés 100% recyclable par le fabricant mais si aucune filière de recyclage n’est mise en place, ils seront tout simplement incinérés. Les sacs en bioplastique seront-ils compostables en composteur domestique ou existera-t-il une filière de collecte? Telle est la question.

La majorité des déchets plastiques finissent en mer puis sont absorbés par les poissons et les coquillages. Or le plastique biodégradable ne peut pas se décomposer dans les océans. Dans ces conditions, le sac plastique biodégradable n’est pas une si bonne idée. Aujourd’hui, il est grand temps de réhabiliter le cabas et le filet à provision qui peuvent être gardés plusieurs années. Il suffit de changer ses habitudes et dire non aux sacs plastiques et papier biosourcées ou biodégradables qu’on n’utilise qu’une fois. Ils peuvent être facilement remplacés par des sacs en tissu. Le recyclage n’est qu’une fausse bonne idée car il est consommateur d’énergie et d’eau pour la collecte, le tri et le retraitement et générateur de pollution.

Personnellement, j’essaie le plus possible de me passer de plastique (à usage unique ou non) dans les emballages et les contenants parce que cela me simplifie grandement la vie. Inutile de se poser la question : recyclable ou non, collecté ou non, craquant ou pas craquant. Comme moi, si vous voulez vous passer des sacs plastiques biodégradables ou non,  vous pouvez :

  • utiliser des sacs en tissu réutilisables, des filets à provisions et des paniers en osier et les avoir à disposition quand vous faites vos courses,
  • opter pour le vrac ou à défaut pour des emballages en carton,
  • préférer l’inox, la fonte, la céramique ou le verre pour vos ustensiles de cuisine,
  • boire l’eau du robinet (vérifier la qualité de votre eau ici) au lieu de l’eau en bouteille,
  • éviter les produits jetables et à usage unique,
  • éviter les gommages aux microbilles plastiques,
  • s’assurer de trier et de jeter correctement vos déchets plastiques.

Que pensez-vous des sacs plastiques biodégradables?

Pour aller plus loin :

Le grand méchant sac, Envoyé Spécial, France 2

Emballage le grand déballage, Documentaire, France 5

Les bioplastiques remplaceront-ils les dérivés du pétrole? Patrick Navard, Pour la science, n°437, Mars 2014

L’impact écologique des sacs en papier, Planète Environnement, France Inter

La fin des sacs de caisses en plastique est-elle écolo ?, Planète Environnement, France Inter