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Le changement, les autres et moi

Le changement fait peur. Les habitudes sont rassurantes et nous nous sommes adapté-e-s à notre confort et à nos petites routines quotidiennes. Alors pourquoi changer? Certaines de ses habitudes ne sont pas bonnes pour l’environnement et notre santé. Par exemple, les expéditions du voilier Tara ont montré que l’achat de produits emballés conduit à une pollution des océans par le plastique mettant en danger de nombreuses espèces marines. Les mêmes constats sont faits pour l’utilisation de la voiture et la pollution aux particules fines et aux oxydes d’azote dans les villes ou la pollution des sols, de l’eau ou de l’air par les pesticides et engrais chimiques utilisés par l’agriculture conventionnelle.

La lecture de nombreux livres ou le visionnage de documentaires m’ont ouvert les yeux et j’ai décidé de changer mes habitudes. J’ai même créé un blog pour vous raconter mes aventures « écolos ». Non, je ne veux pas changer le monde mais je veux faire tout mon possible pour éviter de détruire l’environnement qu’il soit proche ou lointain et ne pas exploiter les êtres humains en consommant sans réfléchir. Comme tout le monde, je trouve ce changement difficile et loin d’être parfaite il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour aboutir à un mode de vie qui correspond à mes aspirations. Mais le plus dur est fait c’est-à-dire le premier pas.change-948024_960_720

J’ai remarqué que bousculer ses habitudes c’est aussi bousculer les habitudes des personnes qui vous entourent : famille, amis ou voisins … C’est remettre en question certains usages, s’interroger sur le bien-fondé de certaines pratiques. Et quelquefois cela amène à des réflexions cocasses. Si je peux avoir des discussions sérieuses et constructives, parfois certaines réflexions me laissent perplexes, à tel point que je ne sais pas comment répondre. Aujourd’hui, je voudrais vous livrer certains de ces propos qui m’ont été fait et surtout ma perplexité devant certaines questions.

La réflexion la plus déroutante

Il y a un peu plus d’un an, j’avouais enfin en public mon végétarisme. Je révélais les raisons qui m’avait poussé à faire ce choix et sans pousser mes interlocuteurs à adopter mon régime alimentaire. Au fil de la discussion, j’ai eu droit à cette question : « Tu n’as pas peur que tous les bouchers ou les éleveurs mettent la clé sous la porte?  » Euh, non… Pour rappeler le contexte, les agriculteurs venaient de bloquer Poitiers pendant deux jours semant une joyeuse pagaille dans la ville. J’ai tenté d’expliquer que si vous voulez sauver le métier de bouchers ou d’éleveurs, peut-être faudrait-il acheter de la viande à un prix qui permettent aux producteurs d’en vivre? 3% de végétariens en France peuvent-ils mettre à mal toute une filière ou ce mouvement remettrait-il en cause nos habitudes alimentaires? Ce changement ferait-il si peur qu’il est bien plus facile à ignorer?pears-1263435_960_720

La réflexion auquel je n’ai pas encore de réponse

Depuis plus d’un an nous mous sommes remis au vélo pour faire une partie de nos courses car nous essayons le plus possible de diminuer l’usage de la voiture. Et la réflexion que j’entends le plus est : « Vous êtes vraiment courageux de faire du vélo! «  Je vous avoue que je ne sais pas pourquoi je suis courageuse. Ayant appris petite à faire du vélo, en refaire ne m’a pas demandé beaucoup d’efforts. Je veux bien admettre qu’affronter les côtes de Poitiers m’a occasionné quelques courbatures mais avec un peu d’entraînement, cela va beaucoup mieux maintenant. Et puis, le plupart du temps, j’utilise mon vélo sur des parcours plats. A la réflexion, je dois être courageuse d’affronter la circulation et les automobilistes qui ne respectent pas les bandes cyclables, les refuges pour vélos aux feux tricolores, les limitations de vitesses, qui vous doublent en vous frôlant, qui démarre devant votre nez sans regarder dans leur rétroviseur, qui se gare sur les parking à vélo… Finalement, je suis peut-être courageuse de faire du vélo en ville. Amis automobilistes, partagez la route et pensez aux cyclistes et aux piétions… En tout cas, faire du vélo ou circuler à pied m’a fait changer ma façon de conduire.

La réflexion qui te montre que tu n’es pas parfaite

Nous avons fait le choix de consommer le plus possible des produits bios mais il arrive certaines fois d’opter pour des aliments issues de l’agriculture conventionnelle. Concernant ce sujet, je m’interroge beaucoup pour savoir comment faire autrement, pour trouver d’autres modes d’approvisionnement sans trouver la solution qui me satisfasse pour l’instant. Aujourd’hui environ 5% de mon alimentation n’est pas biologique. Au détour d’une conversation, le question suivante m’a été posée :« Çà sert à quoi de dire que tu manges bio si au restaurant ou en déplacement tu ne peux pas le faire? » J’aimerais que cette option soit disponible à chaque fois que je mange à l’extérieur de chez moi. Il existe de plus en plus de possibilités mais malheureusement ce n’est pas encore la norme. Je mange à 95% bio et je trouve que c’est mieux que 0%. Et oui je ne suis pas parfaite. Mais pourquoi ne pas essayer d’introduire quelques produits bios dans votre alimentation pour passer comme moi de 0 à 95%?board-786119_960_720

La réflexion qui te montre que tu n’es pas assez écolo

Au détour d’un salon écolo, Mr Marmotte avise un vendeur de chanvre local pour isoler notre toiture. Intéressés par ce mode d’isolation, nous demandons des renseignements mais voilà Mr Marmotte commet une erreur fatale : « (Mr Marmotte) Vous savez, une partie de nos cloisons est déjà isolée avec du chanvre. (Le vendeur) Et vous l’avez acheté où?  (Mr Marmotte) Dans une grande surface de bricolage. (Le vendeur) Mais il faut pas le faire, c’est de la m…. ce qu’ils vendent. Il y a du plastique dedans. «  Est-ce qu’il y a du plastique dans les rouleaux de chanvre vendus dans les magasins de bricolage, je n’en ai aucune idée. Mais ce qui est sûr c’est que nous avons acheté depuis de la laine de verre pas du tout écolo pour finir d’isoler les cloisons et que isoler la toiture avec du chanvre est encore un projet bien lointain. Où quand un écolo te dissuade d’être écolo …

Ces réflexions n’ont pas pour but de stigmatiser telle ou telle personne car avant je pouvais faire ce genre de réflexions. Aujourd’hui elles me font plutôt sourire même si j’ai parfois du mal à comprendre certains propos. Changer reste compliqué mais seul le premier petit pas est difficile à faire. Alors je continuerai à répondre de la manière la plus pédagogique et la plus posée possible à toutes ces questions pour que la majorité fasse ce premier petit pas. Changer est une démarche personnelle et je ne peux que montrer un des chemins possibles vers ce changement pour avoir un cadre de vie plus sain.

Et vous, comment vivez-vous le changement vers un mode de vie plus écolo?